samedi 15 août 2015

Pétronille - Amélie Nothomb (17/20)



___ Pétronille est le vingt-troisième roman publié de l'écrivaine belgo-japonaise qui, chaque année, met 3,7 romans au monde. Après une réécriture de conte (Barbe bleue) et une sorte de récit de voyage retraçant son retour au Japon (La Nostalgie heureuse), l'auteur de Stupeurs et tremblements nous livre une autre autofiction.
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___ Pétronille raconte la rencontre entre Amélie Nothomb et Pétronille Fanto, une de ses lectrices et correspondantes, lors d'une dédicace. "Passer d'une rencontre de papier à une rencontre de chair et d'os, c'est changer de dimensions." Un lien va rapidement s'installer entre les deux femmes ; si on pourrait parler d'amitié, l'auteur parle vulgairement de compagnes de beuveries.
___ Elles ne viennent pas du même milieu, elles n'ont pas les mêmes valeurs, ni les mêmes besoins et désirs, mais elles partagent le goût du champagne et de l'écriture.
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___ Parmi les nombreuses autofictions de l'auteur, celle-ci n'a pas été celle que j'ai le plus aimé. J'étais persuadée que j'allais adorer ce récit, qu'il me ferait trembler et j'avoue avoir été quelque peu déçue (et il est toujours très irritant d'être déçue d'un ouvrage de Nothomb lorsqu'on la lit depuis plusieurs années ; on est vite tenter alors de se demander "Mais pourquoi n'en a-t-elle pas édité un autre à la place ?").
___ Je n'arrive même pas à dire ce qui m'a réellement dérangée dans ce roman, mais je sais qu'il y a quelque chose. À chaque page, je m'attendais à trouver un petit trésor qui n'arrivait pas. C'était cette attente vaine le problème j'imagine.
___ Cependant, on est souvent confrontés à des petits passages hilarants propres à l'auteur belge.
- Ta mère est un peu spéciale, non ?
- Ne t'inquiète pas. Elle dit que mon titre le plus connu est "Cris et chuchotements".
___ Malgré tout, c'est une très belle histoire qui se lit facilement et rapidement si l'on a adhéré au style nothombien. On nous relate une amitié entre deux femmes, toutes deux atypiques, et pourtant différentes l'une de l'autre, remplie des hauts et des bas qu'engendrent ce genre de relation.
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___ Je pense que c'est une lecture agréable qu'on peut lire, mais il est largement possible de s'en passer. À mon goût, ce vingt-troisième roman, n'est pas le grand cru d'Amélie Nothomb.





jeudi 30 juillet 2015

Pour en finir avec le jugement de dieu - Antonin Artaud (16/20)

___ Pour en finir avec le jugement de dieu est la transcription sur papier d'une création radiophonique du poète français Antonin Artaud. Enregistrés en 1947 dans les studios de la radio française, les textes étaient lus par Maria Casarès, Roger Blin, Paule Thévenin et Artaud lui-même qui se chargea également de l'enregistrement des cris, des battements de tambours et de xylophone accompagnant le texte.
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___ Il s'agit d'un essai sur l'homme, l'humain, ses aspirations, ses besoins, ses embûches. C'est notamment dans cette création qu'est introduite l'expression "corps sans organe" qui sera utilisée et popularisée plus tard par les philosophes G. Deleuze et F. Guattari. "L'homme est malade parce qu'il est mal construit. Il faut se décider à le mettre à nu pour lui gratter cet animalcule qui le démange mortellement, dieu, et avec dieu ses organes. Car liez-moi si vous voulez, mais il n'y a rien de plus inutile qu'un organe."
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___ Ce texte est à la frontière entre la poésie, la prose et la musique, ou le théâtre. Pour cette raison, je conseillerai d'avantage d'écouter cette oeuvre (appuyer ici pour écouter).
___ Cependant, la mise en page qui cherche à retranscrire le plus sincèrement possible la lecture, tient du génie. Regarder une page de ce livre, sans la lire, est très agréable. On sort de la poésie classique où tout les vers se terminent au même endroit, ou tout est très droit. Ici, tout part dans tous les sens. Mais ce n'est qu'à travers ce "grand n'importe quoi" que l'on peut réellement comprendre le texte.
___ Quand au contenu, Antonin Artaud n'y va pas de main morte, et ça fait du bien. Le langage est sincère et cru, cru mais vrai. "Là où ça sent la merde ça sent l'être."
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___ Je conseillerai de lire ou mieux encore d'écouter cette création à toutes les personnes suffisamment ouvertes d'esprit. D'autre part, je pense qu'une certaine maturité est nécessaire à la compréhension d'Antonin Artaud.


La Ballade de la Geôle de Reading - Oscar Wilde (16/20)


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___ Dans cet ouvrage l'on retrouve les poèmes de jeunesse inspirés des voyages d'Oscar Wilde ainsi que La Ballade de la geôle de Reading, long poème écrit par l'auteur lors de son exil en France après avoir été libéré de la prison de Reading en mai 1897, dans laquelle il avait été enfermé pour avoir oser affirmer et assumer son homosexualité. Le poème sera édité l'année suivante anonymement.
___ Cette oeuvre va inspiré au peintre expressionniste François Heaulmé une série de tableaux.
___ Les Poèmes paraissent à Londres en 1881 dans une très belle édition. D'ailleurs, les critiques de l'époque préfèrent l'objet-livre à son contenu, jugeant Wilde inférieur à Milton, Swinburne ou Wordsworth.
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___ Le long poème La Ballade de la Geôle de Reading est un pladoyer contre la peine de mort, une réflexion sur les comportements humains face à l'amour, le récit de la vie d'un prisonnier du XIXe siècle.
___ Dans les Poèmes, Wilde aborde de thèmes variés parmi lesquels : le christianisme, l'évocation de certaines villes comme Londres ou Paris, des hommages à d'autres artistes. Mais tous les poèmes tendent vers la même quête : La Beauté.
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___ J'ai beaucoup aimé ce livre.
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___ Tout d'abord au travers de l'histoire palpitante. On est plongé dans l'univers des prisons du XIXe et on y croit, on s'y sent, on le vit. "Jamais je n'ai vu un homme scruter / Avec des yeux aussi pensifs / Ce petit pan de tente bleue, là-haut, / Que les prisonniers nomment ciel / Et chaque nuage errant qui glissait / Avec sa voilure d'argent."
___ L'écriture de Wilde est très rythmée et musical. Il faut lire ce long poème d'une traite afin de rester dans le rythme de l'histoire. La lecture d'un coup permet également de conserver cette tension dramatique qui habite et anime le récit.
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___ J'ai beaucoup aimé les sentiments ressentis au travers de cette lecture. Je pense que je conseillerais ce livre à tout le monde.

mercredi 29 juillet 2015

Je voudrais que quelqu'un m'attende quelque part - Anna Gavalda (13/20)

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___ Anna Gavalda, née en France en 1970, est une romancière et une nouvelliste française. Je voudrais que quelqu'un m'attende quelque part est à la fois le premier recueil de nouvelles et la première publication littéraire de l'auteure. 
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___ Dans ces douze nouvelles on retrouve des amours morts de trop d'orgueil; des rêves désillusionnés; l'espoir d'une vie plus palpitante; des personnes soumises à l'ombre d'un parent; la culpabilité d'un gentilhomme; de jeunes gens rongés par la colère et l'envie de vengeance; d'autres se questionnant sur le sens de la vie et le sens de la leur; ... Les personnages de ses douze nouvelles sont plein d'espoirs futiles et de désespoirs graves. Ils ne cherchent pas à changer le monde, ils n'ont rien à prouver. Ils ne sont pas héroïques, simplement humains. 
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___ Je me sens étrange face à cette découverte littéraire.
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___ Il est vrai que l'on entre très facilement dans les différents récits grâce d'une part au fait qu'il s'agisse de personnages "Monsieur, Madame Tout Le Monde", mais également grâce à la manière dont Gavalda nous conte leur histoire. Dans IIG, par exemple, on suit les aventures d'une jeune femme découvrant qu'elle est enceinte. On vit en même temps qu'elle les phases de sa grossesse à travers ses yeux : ses premières réactions, ses réflexions, ses joies, ses peines, ...
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___ De plus, on retrouve beaucoup de situations dramatico-comiques : la plume de Gavalda permet de rendre une situation pouvant sembler en premier lieu dramatique en une histoire légère, par le ton de l'ironie, de l'exagération des manières ou encore l'autodérision des personnages. « Depuis tout ce temps, je ne peux pas penser à elle sans avoir une érection magnifique et comme c'est la première fois que ça m'arrive, je ne sais pas comment appeler ce sentiment.» Les personnages sont complètement paumés, mais on sent qu'ils vont s'en sortir, que ça va aller. 
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___ Il faut tout de même reconnaître un défaut à cette oeuvre : on ne retrouve pas de grande cohérence entre les différentes nouvelles de ce recueil. Les personnages sont tous en quête de quelque chose qui rendraient, peut-être, pensent-ils, leur vie meilleure, au moins moins pire. Cependant, les sujets en eux-mêmes sont bien distinctifs les uns des autres. 
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___ Parmi les douze nouvelles de ce recueil, j'ai particulièrement aimé Ambre, l'histoire d'une jeune photographe qui va suivre un musicien en tournée et prendre un tas de clichés de lui, ou plutôt, d'une partie de son corps. J'ai beaucoup aimé la fin de la nouvelle. Pendant des années a également été très plaisant à lire, deux personnes se retrouvent après de longues années passées à refouler raisonnablement leur désir commun de se revoir. Cependant, je n'ai pas été conquise par The Opel touch, Catgut, Junior et Clic-Clac.
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___ Je suis contente d'avoir lu ce recueil de Gavalda, qui n'égale pas pour moi Je l'aimais qui avait été le premier livre de l'auteure que j'avais lu. C'est un livre qui restera dans ma bibliothèque, mais il y a de grandes chances qu'il y prenne la poussière.







mardi 28 juillet 2015

La musique de la pluie - Silvina Ocampo (12/20)


___ Silvina Ocampo est une écrivaine argentine, née (1903) et décédée (1993) à Buenos Aires. Elle s'adonne principalement à la poésie et à la nouvelle fantastique. La musique de la pluie est un ouvrage publié chez le Livre de Poche en 2014, regroupant six nouvelles extraites du recueil Mémoires secrètes d'une poupée publié en français en 2012 chez Gallimard.


___ Une jeune fille voyante qui lutte contre ses rêves prémonitoires; une statue assoiffée de vengeance; un pianiste prodige ayant l'extravagance d'interpréter de grandes œuvres inspirées par l'eau, sur un piano désaccordé, les rendant ainsi méconnaissables; ... 
À la frontière devenue incertaine entre le rêve et la réalité, les personnages de ce recueil font surgir des événements insolites dans un univers banal.


___  Mon avis sur ce livre est quelque peu mitigé.

___ J'ai beaucoup aimé les nouvelles L'inauguration du monument, La musique de la pluie et l'automobile, dans lesquelles on explore plus en profondeur du personnage, ce personnage qui pourrait être nous. Différentes facettes des personnages sont dévoilées, les rendant ainsi plus réellement et aidant le lecteur à s'identifier (en tout cas, en ce qui me concerne). Dans la première nouvelle citée, on est confronté à l'envie de vengeance qui repose, le combat infernal et vicieux du souhait d'avoir le dernier mot, de donner le dernier coup. Dans la nouvelle éponyme du recueil, c'est sur l'extravagance d'un jeune artiste que l'on se questionne : celle-ci est-elle du génie ou de la bêtise ? On se retrouve dans la dernière nouvelle citée face à ce qui alimente l'être humain : la passion. À quelle point elle peut élever et comment elle peut détruire. Le protagoniste de l'automobile nous confie que « rien n'est plus horrible qu'une passion non partagée avec quelqu'un qu'on aime vraiment.  »
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___ Les trois autres nouvelles du recueil ne m'ont pas conquise. J'ai été moins touchée par les thèmes de celles-ci, que j'ai trouvés moins profonds quand au sentiment humain. Rêveuse persuasive est la première nouvelle du recueil et la première que j'ai lue. Si au départ, j'éprouvais un bon sentiment quant à cette histoire, j'ai trouvé la résolution trop simple. En ce qui concerne Okno, l'esclave, je n'ai  pas su percevoir ce qu'elle voulait me raconter à travers l'histoire de cette femme se transformant en chien. La dernière nouvelle du recueil, Le Destin, a suscité chez moi un sentiment d'incompréhension, et tout au long du récit et des divers bouleversements, je restais à attendre quelque chose qui n'est jamais arrivé.

___ En conclusion, concernant le contenu du recueil, je n'ai été qu'à moitié conquise. Cependant, la majorité des personnages m'ont séduites. L'écriture de Silvina Ocampo est simple et laisse s'écouler la lecture facilement, ce qui permet de lire les nouvelles que j'ai moins aimées rapidement sans avoir le temps de s'ennuyer assez pour penser à arrêter sa lecture. 

samedi 4 juillet 2015

LA BOUQUINERIE DE JUILLET

Les livres que j'ai envie de lire à l'ombre du soleil de juillet.

Pour en finir avec le jugement de dieu, Je voudrais que quelqu'un m'attende quelque part, L'Odyssé, Les Misérables, La musique de la pluie, Just Kids, Les Mots, Le Rouge et le Noir et La Ballade de la geôle de Reading. Respectivement de Antonin Artaud, Anna Gavalda, Homère (on pense, mais on n'est pas sûr), Victor Hugo, Silvina Ocampo, Patti Smith, Jean-Paul Sartre, Stendhal et Oscar Wilde.